vendredi 2 septembre 2016

48 pensées que j'ai eues pendant la première journée de garderie

Ça y est, je retourne travailler. Mon bébé a la chance d'avoir une place en CPE à temps plein et je dois me faire à l'idée : la vraie vie commence. Par chance, nous avons le temps de faire une intégration progressive et je suis allée passer une heure avec mon garçon dans son futur environnement. Voici ce que j'en ai pensé :


1. Bon, c'est aujourd'hui que je deviens une veuve de la garderie
2. Il est pas né la semaine passée mon bébé?
3. Je suis sûre que oui. J'ai pas passé assez de temps avec lui. Je vais me plaindre.
4. Je comparerais mon envie d'y aller à… une gastro
5. Je vais l'habiller ultra cute pour qu'il soit le chouchou des éducatrices.
6. Faudrait quand même pas qu'il les aime plus que moi…
7. Dans le fond, j'ai pas besoin de traîner le sac à couches
8. Je pourrais peut-être lui amener un ou deux jouets pour qu'il se sente chez lui
9. Les nerfs la mère poule, y'a tout ce qu'il faut là-bas
10. Et merde, j'ai pas mon portefeuille, qui est dans la sac à couches qui me sert de sacoche depuis 7 mois
11. Je vais conduire lentement…
12. Bon, entrons dans la gueule du loup
13. Est-ce qu'il faudrait que le dépose?
14. Wow ce petit-là rampe vraiment vite
15. Mon Dieu, le mien vient juste de comprendre comment avancer… pis il va aussi vite qu'un retraité en Harley un dimanche ensoleillé
16. Ah! Il a 2 mois de plus, c'est normal. Ouf, le mien est pas en retard!
17. Oh, il s'en va voler le jouet de mon bébé
18. *réprimer l'envie de le surnommer "l'anguille"*
19. Ah, ben oui, il brise le jouet en plus…
20. Okoumé nous l'avait dit, mon cœur : " Y'aura toujours un con pour briser tes bebelles"
21. C'est vraiment le mien le plus beau, hein?
22. J'ai pas dit ça.
23. Euh, y'en a un qui morve là.
24. Oh, un autre ici.
25. Mon coco, joue pas avec lui stp. Avec elle non plus.



26. METS PAS ÇA DANS TA BOUCHE, ÇA DOIT ÊTRE PLEIN DE MORVE!!
27. Ark, ça aussi!!
28. …. va falloir que je lâche prise, j'ai l'impression
29. Je sais pas combien les éducatrices changent de couches par jour?
30. Ou combien de nez elles essuient?
31. Probablement assez pour que leur métier figure TRÈS loin dans la liste des métiers que je ferais
32. Ah c'est vrai, il manque encore une signature dans les papiers d'inscription…
33. Mon petit chéri, il faut que je descende au bureau de la directrice, HANG IN THERE, je reviens
34. Ok excuse-moi la directrice, y'a mon bébé qui marine dans la morve des autres, faut que j'aille le sauver si je veux pas qu'il attrape le scorbut
35. Allo bébé? Ok, il s'est même pas rendu compte que je suis partie
36. Est-ce qu'il m'aime?
37. Je sais pas ce qui est pire : que ton bébé pleure à s'en fendre l'âme quand tu le quittes, ou qu'il s'en foute royalement?
38. Bon, je connais la réponse à cette question. N'empêche, il aurait pu bouder un peu.
39. Ooonnhh il s'amuse avec une petite fille  <3
40. Pas pire petit homme, il se fait une blonde en 30 minutes
41. Il doit déjà l'aimer plus que moi
42. Bon, va peut-être falloir que je travaille ma confiance en moi
43. Oh hey crève-lui pas les yeux, fille!
44. Comment les éducatrices font pour surveiller 10 petits vers de terre rampants en même temps sans qu'il y ait plus de blessés??
45. J'appréhende déjà les fêtes d'anniversaire où je vais devoir gérer plein de petits humains… pis elles font ça à la semaine longue!!
46. Ce métier descend de plus en plus bas dans ma liste, pendant que mon respect pour ces filles-là augmente proportionnellement
47. Ok, assez pour aujourd'hui. On reviendra demain.
48. Ou l'année prochaine…

Ce jour-là mon cœur, la réalité m'a donné quelques bonnes gifles:
  • tu vas te faire piquer tes jouets
  • tu vas être malade
  • je ne pourrai pas te protéger de tout ça
  • tu vas me manquer comme ça se peut pas

Mais elle a aussi été douce :
  • Tu vas être heureux, c'est tout ce qui compte




mercredi 27 juillet 2016

Le snobisme maternel


Ah, cette grave épidémie qui se répand à la vitesse grand V et qui atteint un nombre phénoménal de femmes. Ce fléau semble, ma foi, intraitable. Combien de fois par jour peut-on lire ou entendre des phrases condescendantes telles que :

"MOI, j'ai tout abandonné pour mes enfants"
"Tu ne devrais pas l'empêcher de faire ça, c'est bon pour son développement!"
"MOI, je ne dirais jamais cela à mon enfant"
"MOI, mes enfants ne mangent que ceci "
"MOI, je n'ai jamais perdu patience!"
"MOI, je ne fais jamais garder mes enfants"
"MOI, je ne fais plus rien pour moi-même"
"MOI, je n'offre que cela à mes enfants"
"Pauvre petit, MOI, je le laisserais faire ça"

Laisse-moi te dire, chère maman. Ça m'importe peu.

Dis-moi, est-ce qu'il y a un nouveau gala de parents dont je n'aurais pas entendu parler? Est-ce que tu me dis tout ça parce que tu t'attends à ce que je te mette en nomination dans la catégorie maman parfaite? Veux-tu que je supporte ta candidature pour le titre de la meilleure mère?


Je préfère te le dire tout de suite, comme ça tu pourras épargner ta salive ou ton clavier : ça n'arrivera pas. Je ne demanderai pas non plus de les élever à ma place. Le fait de devenir mère ne t'a pas apporté le savoir absolu sur l'éducation de tous les enfants de la Terre. Alors si tu te permets de juger mon quotidien ou celui de mes enfants, ou pire, si tu as "de la peine" pour eux ou que tu t'inquiètes pour leur avenir, je te répondrai avec un généreux sacre, celui que tu veux,  suivi d'un "-moi donc patience".



J'aime mes enfants autant que tu aimes les tiens. Nous sommes des mères différentes, voilà tout. Si tes enfants sont heureux, parfait. Si mes enfants sont heureux de la façon dont ils vivent, tu devrais aussi t'en réjouir. Tu n'as pas besoin de t'inquiéter. N'essaie pas d'être la mère de tous les enfants que tu croiseras dans ta vie. Sois une bonne mère pour tes enfants à toi, c'est déjà assez difficile comme ça.

"Il n'y a aucune recette pour devenir une mère parfaite, mais il y a mille et une façons d'être une bonne mère."
- Jill Churchill

Le snobisme maternel


Ah, cette grave épidémie qui se répand à la vitesse grand V et qui atteint un nombre phénoménal de femmes. Ce fléau semble, ma foi, intraitable. Combien de fois par jour peut-on lire ou entendre des phrases condescendantes telles que :

"MOI, j'ai tout abandonné pour mes enfants"
"Tu ne devrais pas l'empêcher de faire ça, c'est bon pour son développement!"
"MOI, je ne dirais jamais cela à mon enfant"
"MOI, mes enfants ne mangent que ceci "
"MOI, je n'ai jamais perdu patience!"
"MOI, je ne fais jamais garder mes enfants"
"MOI, je ne fais plus rien pour moi-même"
"MOI, je n'offre que cela à mes enfants"
"Pauvre petit, MOI, je le laisserais faire ça"

Laisse-moi te dire, chère maman. Ça m'importe peu.

Dis-moi, est-ce qu'il y a un nouveau gala de parents dont je n'aurais pas entendu parler? Est-ce que tu me dis tout ça parce que tu t'attends à ce que je te mette en nomination dans la catégorie maman parfaite? Veux-tu que je supporte ta candidature pour le titre de la meilleure mère?


Je préfère te le dire tout de suite, comme ça tu pourras épargner ta salive ou ton clavier : ça n'arrivera pas. Je ne demanderai pas non plus de les élever à ma place. Le fait de devenir mère ne t'a pas apporté le savoir absolu sur l'éducation de tous les enfants de la Terre. Alors si tu te permets de juger mon quotidien ou celui de mes enfants, ou pire, si tu as "de la peine" pour eux ou que tu t'inquiètes pour leur avenir, je te répondrai avec un généreux sacre, celui que tu veux,  suivi d'un "-moi donc patience".



J'aime mes enfants autant que tu aimes les tiens. Nous sommes des mères différentes, voilà tout. Si tes enfants sont heureux, parfait. Si mes enfants sont heureux de la façon dont ils vivent, tu devrais aussi t'en réjouir. Tu n'as pas besoin de t'inquiéter. N'essaie pas d'être la mère de tous les enfants que tu croiseras dans ta vie. Sois une bonne mère pour tes enfants à toi, c'est déjà assez difficile comme ça.

"Il n'y a aucune recette pour devenir une mère parfaite, mais il y a mille et une façons d'être une bonne mère."
- Jill Churchill

Le snobisme maternel


Ah, cette grave épidémie qui se répand à la vitesse grand V et qui atteint un nombre phénoménal de femmes. Ce fléau semble, ma foi, intraitable.  Combien de fois peut-on lire ou entendre des phrases telles que :

"MOI, j'ai tout abandonné pour mes enfants"
"Tu ne devrais pas l'empêcher de faire ça, c'est bon pour son développement!"
"MOI, je ne dirais jamais cela à mon enfant"
"MOI, mes enfants ne mangent que ceci "
"MOI, je n'ai jamais perdu patience!"
"MOI, je ne fais jamais garder mes enfants"
"MOI, je ne fais plus rien pour moi-même"
"MOI, je n'offre que cela à mes enfants"
"Pauvre petit, MOI, je le laisserais faire ça"

Laisse-moi te dire, chère maman. Ça m'importe peu.

Dis-moi, est-ce qu'il y a un nouveau gala de parents dont je n'aurais pas entendu parler? Est-ce que tu me dis tout ça parce que tu t'attends à ce que je te mette en nomination dans la catégorie maman parfaite? Veux-tu que je supporte ta candidature pour le titre de la meilleure mère?



Je préfère te le dire tout de suite, comme ça tu pourras épargner ta salive ou ton clavier : ça n'arrivera pas. Je ne demanderai pas non plus de les élever à ma place. Le fait de devenir mère ne t'a pas apporté le savoir absolu sur l'éducation de tous les enfants de la Terre. Alors si tu te permets de juger mon quotidien ou celui de mes enfants, ou pire, si tu as "de la peine" pour eux ou que tu t'inquiètes pour leur avenir, je te répondrai avec un généreux sacre suivi d'un "-moi donc patience".

J'aime mes enfants autant que tu aimes les tiens. Nous sommes des mères différentes, voilà tout. Si tes enfants sont heureux, parfait. Si mes enfants sont heureux de la façon dont ils vivent, tu devrais aussi t'en réjouir. Tu n'as pas besoin de t'inquiéter. N'essaie pas d'être la mère de tous les enfants que tu croiseras dans ta vie. Sois une bonne mère pour tes enfants à toi, c'est déjà assez difficile comme ça.

"Il n'y a aucune recette pour devenir une mère parfaite, mais il y a mille et une façons d'être une bonne mère." - Jill Churchill

lundi 11 juillet 2016

Avoir un enfant, ça change pas le monde, sauf que…

… oui, un peu.

Les verres à shooter ont laissé leur place aux gobelets à paille et des cuillers de plastique se mélangent aux cuillers à café.

Le coin cozy a été envahi par un parc et une balançoire.

La chambre d'amis est devenue la chambre du bébé. (lire ici : les amis saouls ne sont plus les bienvenus à dormir à la maison)

Les millions de paires de souliers dans le coffre de ma voiture ont été remplacés par une poussette.

Des jouets ont pris la place des chandelles autour du bain.

J'aimerais te dire que le fait de devenir mère ne m'a pas changée, mais j'ai bien peur que ce ne soit pas le cas. Par contre, je fais mon gros possible pour rester l'amie, la blonde, la sœur, la tante que j'étais. J'essaie de tenir tous ces rôles. J'ai besoin de savoir que je ne suis pas seulement une mère, et que j'ai droit, moi aussi, de prendre du temps pour faire ce qui me plaît avec les gens que j'aime. Ingrate que je suis, je refuse de m'abandonner totalement.

Au fond, ce que je veux te dire, c'est de ne pas paniquer. C'est normal de capoter quand bébé arrive. De penser que tu n'auras plus jamais de vie sociale ou de t'inquiéter de ne plus avoir le droit de penser à toi, juste toi. T'AS LE DROIT.

Parfois ton bébé va dormir. À ce moment-là, tu n'es pas obligée de dormir ou de faire du ménage. Tu peux en profiter pour aller sur Facebook, lire un bon livre, écouter ta série préférée, n'importe quoi! Tu pourras même recevoir tes amis à la maison et prendre un petit verre quand ta progéniture sera couchée (t'es chanceuse, ça se couche tôt!)

C'est possible d'être maman et d'avoir du plaisir dans la vie! Un bébé, à mon avis, doit être une valeur ajoutée à votre vie, pas un boulet.  Parfois, ça complique un peu les choses, c'est vrai.

On se couche un peu plus tôt, oui.
Les sorties sont un peu complexes quand il faut faire chauffer un biberon.
On arrête un peu plus souvent pendant les longs trajets en voiture.
On apporte un peu beaucoup plus de choses quand on sort.
On est en contact avec plus de choses dégeu, disons.

Mais tu sais, on s'habitue à tout ça. La vie continue. Voici des exemples de fois où notre bébé a été une valeur ajoutée à notre vie :

On a amené notre bébé de 2 mois à la notre sortie cabane à sucre annuelle avec nos amis. Ça faisait du bien de les voir.
On l'a aussi amené passer une journée en camping (pas la nuit, ça c'est trop compliqué pour moi!)
On l'a sorti au restaurant : on est servis plus vite!
On a monté une montagne ce week-end avec la poussette. Pas mal plus forçant, mais tellement plus valorisant!

Je ne te dis pas que tu ne demanderas jamais quelle idée tu as eue d'avoir un enfat, surtout les premiers jours. Je me le suis demandé. Je me suis sentie mal, puis j'ai changé d'idée et je me suis pardonnée. Ne t'oublie juste pas dans tout ça. Ton bébé a besoin d'une maman heureuse avant tout!

P.S . En plus, ça te donne le droit d'aller voir des films pour enfants au cinéma sans culpabilité!

mardi 28 juin 2016

Ode à mon fils

Mon fils, si jeune, si petit, déjà si admirable.

Je t'admire depuis que, tout juste déposé sur moi,  tu as ouvert les yeux pour la première fois et les as posés sur moi, l'air de dire "ah, te voilà!" Depuis que tu as décidé de me faire confiance plus qu'à quiconque, parce qu'en tant que ta maman, je devais bien savoir ce que je faisais! Mais non, excuse-moi. Papa et moi, nous avons tout à apprendre encore. Pour tout te dire, on n'a aucune idée comment être parents pour l'instant.



Je t'admire, parce que tu nous pardonnes déjà toutes nos erreurs et nos sautes d'humeur. Toi qui es si patient avec nous, qui nous observes tergiverser, hésiter, cafouiller. Tu te laisses changer de couche trop lentement, en observant ce qui t'entoure. Tu te laisses changer de pyjama plusieurs fois, te laver avec plus ou moins d'assurance Tu goûtes à tous les différents laits. Tu prends la suce, le biberon, le sein, sans rechigner. Mais tu nous laisses faire, tu nous laisses tout essayer. Tu nous montres ce que tu aimes, ce que tu détestes, tu nous aimes quand même. Tu t'agrippes quand même à nous avec tes petites mains, tu nous souris. Tu nous apprends à nous occuper d'un bébé. Tu traces la voie pour tes frères ou sœurs à venir. Grâce à toi, leurs parents seront plus confiants quand leur tour viendra de faire leur entrée dans le monde.

Je t'admire, toi qui as déjà découvert comment changer le monde, en commençant par nous. Ta présence a transformé la vie de nos familles, nos amis. Tu as découvert comment changer nos humeurs et tu connais la recette pour nous faire oublier notre fatigue; un sourire, un tout petit éclat de rires et tout est réglé. Tu nous fais vivre une panoplie d'émotions, toutes plus intenses que tout ce que nous avons vécu auparavant. Plus de peur, plus d'insécurité, mais surtout tellement plus d'amour.

Je t'admire parce que tu nous as rapprochés, papa et moi. Tu nous as permis de mieux nous connaître. Tu nous as permis de prendre conscience de la chance de nous avoir l'un et l'autre. De comprendre que nous avons besoin de l'autre. De voir à quel point l'autre est fort. Tu nous as donné mille raisons de nous aimer encore plus.

Je t'admire parce que tu fais de nous des meilleures personnes. Tu nous aides à devenir plus ouverts, plus patients, plus organisés, plus responsables, plus confiants, plus résiliants, plus travaillants, plus optimistes… Tu nous as convaincus de vouloir changer, parce que nous voulons que tu vives dans un monde meilleur, et que tu suives de bons exemples d'êtres humains. Nous commencerons par bien t'élever. Ce sera une bonne personne de plus sur la planète.

Je t'admire parce que tu as donné un sens à nos vies. Tu as rendu notre futur concret. Tu nous permets de nous vanter de tes progrès.  Tu nous donnes une raison d'être fiers de nous. Nous avons fait quelque chose de tellement bien.

J'imagine que tu es si indulgent parce que tu sais que tout ce que nous faisons, nous le faisons ainsi parce que nous croyons que c'est ce qui est le meilleur pour toi. Que tu sais que nous y arriverons, d'une façon ou d'une autre. Tu dois être si patient parce que  tu es notre bébé à nous, que tu as fait de nous une famille plutôt qu'un couple, et parce que tu sais que bientôt, nous serons à l'aise ensemble tous les trois, dans notre nouvelle vie. On s'adaptera comme ça toute notre vie, en fait, parce que tu changeras, tu grandiras, tu franchiras toujours de nouvelles étapes que nous n'aurons jamais appris à gérer. Mais on y arrivera. C'est la beauté de la chose; on s'aime trop.

mardi 7 juin 2016

On élève nos enfants différemment et on s'aime pareil!

J'ai une amie qui m'est chère depuis près de 15 ans. Nous nous sommes rencontrées à l'école secondaire et ça a cliqué. Toute notre adolescence et une bonne partie de notre vie de grandes personnes, nous avons été de grandes complices. Nous nous rejoignions sur presque tout, que ce soit nos goûts, la musique, nos valeurs ou nos projets de vie.

Puis l'an dernier, mon amie est devenue enceinte. Quelques mois plus tard, moi aussi. Je l'ai appelée le jour même où j'ai vu les deux petites lignes roses sur mon test de grossesse, trop excitée à l'idée que nous soyons enceintes en même temps. Elle a pleuré de joie au téléphone, pendant que sa fille faisait des culbutes dans son ventre. Le bonheur! Nos rêves se réalisaient, on fondait nos familles.

J'ai toutefois vite réalisé que sur certains points, on se ressemblait moins que je croyais. Nous empruntions toutes les deux le même chemin, mais nous utilisions deux voies différentes, disons.

Mon amie préférait ne prendre aucune chance et se privait de beaucoup de choses. S'il y avait la moindre incertitude sur la sécurité de consommer tel aliment pendant la grossesse, elle s'abstenait. Je ne dirais pas que je me foutais de ces risques, mais disons que je prenais les choses beaucoup plus à la légère. Du fromage? Des charcuteries? Trop bon pour m'en priver! Un œuf doit être entièrement cuit? Eille, j'ai mangé mes œufs coulants toute ma vie, pas aujourd'hui que ça va changer!

Mon amie a accouché en maison de naissance, où elle se sentait plus en confiance. Pas question d'aller à l'hôpital! Moi, c'était l'inverse. C'est là que je ne voulais pas prendre le moindre risque; si quelque chose tournait mal, je voulais être déjà à l'hôpital.

Mon amie allaite sa petite fille et songe à l'allaitement prolongé. Moi, j'ai allaité 2 mois et j'ai presque toujours donné le biberon aussi. Mon amie partage son lit avec sa fille et son mari. Moi, j'ai partagé ma chambre (pas mon lit) pendant 3 mois, puis j'ai envoyé mon fils dans sa chambre. Pour elle, tout le monde dort mieux dans le même lit. Mon fils dort mieux sans le bruit matinal du chien et mon chum qui se lève pour aller travailler. Mon amie fait chauffer ses purées dans un contenant rempli d'eau chaude, moi au micro-ondes. Mon amie soigne son bébé avec des produits entièrement naturels et moi je le fais vacciner.

Bref, il n'y a pas grand-chose que l'on fait de la même façon quand vient le temps de prendre soin de nos enfants. Mais vous savez quoi? On s'aime pareil. Autant qu'avant. On ne se juge même pas. Je ne ferais pas les choses comme elle et elle ne ferait jamais les choses comme moi. So what!  J'irais même jusqu'à dire que nos façons de faire, quoique diamétralement opposées, nous font grandir. Elle me fait voir les choses d'un autre angle ; je suis plus ouverte aux méthodes plus naturelles, qui ne sont pas très à la mode dans ma famille. J'espère que je l'aide aussi à voir les choses autrement et à envisager des options auxquelles elle ne penserait pas.


On aime nos enfants autant l'une que l'autre. Je trouve qu'elle a une fille formidable et elle est charmée par mon fils. On sait que l'autre est une mère exceptionnelle et qu'elle fait ce qu'elle croit être le mieux pour son enfant. C'est tout ce qui compte, et il me semble que ça devrait être comme ça pour tout le monde.