mardi 28 juin 2016

Ode à mon fils

Mon fils, si jeune, si petit, déjà si admirable.

Je t'admire depuis que, tout juste déposé sur moi,  tu as ouvert les yeux pour la première fois et les as posés sur moi, l'air de dire "ah, te voilà!" Depuis que tu as décidé de me faire confiance plus qu'à quiconque, parce qu'en tant que ta maman, je devais bien savoir ce que je faisais! Mais non, excuse-moi. Papa et moi, nous avons tout à apprendre encore. Pour tout te dire, on n'a aucune idée comment être parents pour l'instant.



Je t'admire, parce que tu nous pardonnes déjà toutes nos erreurs et nos sautes d'humeur. Toi qui es si patient avec nous, qui nous observes tergiverser, hésiter, cafouiller. Tu te laisses changer de couche trop lentement, en observant ce qui t'entoure. Tu te laisses changer de pyjama plusieurs fois, te laver avec plus ou moins d'assurance Tu goûtes à tous les différents laits. Tu prends la suce, le biberon, le sein, sans rechigner. Mais tu nous laisses faire, tu nous laisses tout essayer. Tu nous montres ce que tu aimes, ce que tu détestes, tu nous aimes quand même. Tu t'agrippes quand même à nous avec tes petites mains, tu nous souris. Tu nous apprends à nous occuper d'un bébé. Tu traces la voie pour tes frères ou sœurs à venir. Grâce à toi, leurs parents seront plus confiants quand leur tour viendra de faire leur entrée dans le monde.

Je t'admire, toi qui as déjà découvert comment changer le monde, en commençant par nous. Ta présence a transformé la vie de nos familles, nos amis. Tu as découvert comment changer nos humeurs et tu connais la recette pour nous faire oublier notre fatigue; un sourire, un tout petit éclat de rires et tout est réglé. Tu nous fais vivre une panoplie d'émotions, toutes plus intenses que tout ce que nous avons vécu auparavant. Plus de peur, plus d'insécurité, mais surtout tellement plus d'amour.

Je t'admire parce que tu nous as rapprochés, papa et moi. Tu nous as permis de mieux nous connaître. Tu nous as permis de prendre conscience de la chance de nous avoir l'un et l'autre. De comprendre que nous avons besoin de l'autre. De voir à quel point l'autre est fort. Tu nous as donné mille raisons de nous aimer encore plus.

Je t'admire parce que tu fais de nous des meilleures personnes. Tu nous aides à devenir plus ouverts, plus patients, plus organisés, plus responsables, plus confiants, plus résiliants, plus travaillants, plus optimistes… Tu nous as convaincus de vouloir changer, parce que nous voulons que tu vives dans un monde meilleur, et que tu suives de bons exemples d'êtres humains. Nous commencerons par bien t'élever. Ce sera une bonne personne de plus sur la planète.

Je t'admire parce que tu as donné un sens à nos vies. Tu as rendu notre futur concret. Tu nous permets de nous vanter de tes progrès.  Tu nous donnes une raison d'être fiers de nous. Nous avons fait quelque chose de tellement bien.

J'imagine que tu es si indulgent parce que tu sais que tout ce que nous faisons, nous le faisons ainsi parce que nous croyons que c'est ce qui est le meilleur pour toi. Que tu sais que nous y arriverons, d'une façon ou d'une autre. Tu dois être si patient parce que  tu es notre bébé à nous, que tu as fait de nous une famille plutôt qu'un couple, et parce que tu sais que bientôt, nous serons à l'aise ensemble tous les trois, dans notre nouvelle vie. On s'adaptera comme ça toute notre vie, en fait, parce que tu changeras, tu grandiras, tu franchiras toujours de nouvelles étapes que nous n'aurons jamais appris à gérer. Mais on y arrivera. C'est la beauté de la chose; on s'aime trop.

mardi 7 juin 2016

On élève nos enfants différemment et on s'aime pareil!

J'ai une amie qui m'est chère depuis près de 15 ans. Nous nous sommes rencontrées à l'école secondaire et ça a cliqué. Toute notre adolescence et une bonne partie de notre vie de grandes personnes, nous avons été de grandes complices. Nous nous rejoignions sur presque tout, que ce soit nos goûts, la musique, nos valeurs ou nos projets de vie.

Puis l'an dernier, mon amie est devenue enceinte. Quelques mois plus tard, moi aussi. Je l'ai appelée le jour même où j'ai vu les deux petites lignes roses sur mon test de grossesse, trop excitée à l'idée que nous soyons enceintes en même temps. Elle a pleuré de joie au téléphone, pendant que sa fille faisait des culbutes dans son ventre. Le bonheur! Nos rêves se réalisaient, on fondait nos familles.

J'ai toutefois vite réalisé que sur certains points, on se ressemblait moins que je croyais. Nous empruntions toutes les deux le même chemin, mais nous utilisions deux voies différentes, disons.

Mon amie préférait ne prendre aucune chance et se privait de beaucoup de choses. S'il y avait la moindre incertitude sur la sécurité de consommer tel aliment pendant la grossesse, elle s'abstenait. Je ne dirais pas que je me foutais de ces risques, mais disons que je prenais les choses beaucoup plus à la légère. Du fromage? Des charcuteries? Trop bon pour m'en priver! Un œuf doit être entièrement cuit? Eille, j'ai mangé mes œufs coulants toute ma vie, pas aujourd'hui que ça va changer!

Mon amie a accouché en maison de naissance, où elle se sentait plus en confiance. Pas question d'aller à l'hôpital! Moi, c'était l'inverse. C'est là que je ne voulais pas prendre le moindre risque; si quelque chose tournait mal, je voulais être déjà à l'hôpital.

Mon amie allaite sa petite fille et songe à l'allaitement prolongé. Moi, j'ai allaité 2 mois et j'ai presque toujours donné le biberon aussi. Mon amie partage son lit avec sa fille et son mari. Moi, j'ai partagé ma chambre (pas mon lit) pendant 3 mois, puis j'ai envoyé mon fils dans sa chambre. Pour elle, tout le monde dort mieux dans le même lit. Mon fils dort mieux sans le bruit matinal du chien et mon chum qui se lève pour aller travailler. Mon amie fait chauffer ses purées dans un contenant rempli d'eau chaude, moi au micro-ondes. Mon amie soigne son bébé avec des produits entièrement naturels et moi je le fais vacciner.

Bref, il n'y a pas grand-chose que l'on fait de la même façon quand vient le temps de prendre soin de nos enfants. Mais vous savez quoi? On s'aime pareil. Autant qu'avant. On ne se juge même pas. Je ne ferais pas les choses comme elle et elle ne ferait jamais les choses comme moi. So what!  J'irais même jusqu'à dire que nos façons de faire, quoique diamétralement opposées, nous font grandir. Elle me fait voir les choses d'un autre angle ; je suis plus ouverte aux méthodes plus naturelles, qui ne sont pas très à la mode dans ma famille. J'espère que je l'aide aussi à voir les choses autrement et à envisager des options auxquelles elle ne penserait pas.


On aime nos enfants autant l'une que l'autre. Je trouve qu'elle a une fille formidable et elle est charmée par mon fils. On sait que l'autre est une mère exceptionnelle et qu'elle fait ce qu'elle croit être le mieux pour son enfant. C'est tout ce qui compte, et il me semble que ça devrait être comme ça pour tout le monde.